La crise sanitaire du printemps 2020, toujours inquiétante et sans horizon de fin, a bousculé les pratiques de travail et l’organisation de beaucoup d’entreprises. Cette période exceptionnelle va-t-elle réellement remettre en cause le fonctionnement des entreprises, dans le fameux « monde d’après » ?

La crise sanitaire du printemps 2020, toujours inquiétante et sans horizon de fin, a bousculé les pratiques de travail et l’organisation de beaucoup d’entreprises. Toutes celles qui le pouvaient, pour les métiers adaptés, ont fait largement appel au télétravail. Au plus fort du pic du confinement, le Ministère du Travail estimait à 12 millions le nombre de salariés en télétravail : bien plus que les 1,8 millions qui le pratiquaient de manière régulière en 2017. Si les grèves de fin 2019 et début 2020 avaient déjà enclenché un premier mouvement d’ampleur, la pandémie de Covid-19 a véritablement prouvé la remise en cause des modes de travail.

Alors que l’incertitude est toujours très forte sur l’évolution de la situation sanitaire, le sujet du télétravail est au cœur des réflexions et des discussions dans les entreprises éligibles. La période écoulée a démontré les potentialités et l’utilité du télétravail. Les entreprises y ont trouvé un intérêt renforcé et ont beaucoup moins d’arguments à opposer à leurs collaborateurs désireux de travailler à distance. Dans beaucoup d’entreprises et d’organismes, le télétravail a permis d’assurer la continuité des activités, prouvant très concrètement ce qui était faisable, ou non, par des équipes complètement dispersées mais connectées. Cette période exceptionnelle va-t-elle réellement remettre en cause le fonctionnement des entreprises, dans le fameux « monde d’après » ?

Avant toute considération autour des nouveaux modes de travail, il est absolument nécessaire d’aborder le risque de fracture sociale induit par le télétravail

Il faut bien garder en tête le fait que plus de deux tiers des Français n’ont pas accès au télétravail. Usines de production, secteur agricole, professions dans les domaines de la santé, du commerce, de la restauration, de la logistique, agents de l’état comme les forces de l’ordre : de nombreux métiers ne sont pas éligibles. Pas de télétravail possible pour les ouvriers du bâtiment et de l’agroalimentaire ou dans les supérettes !

Le risque est fort de faire apparaître une nouvelle fracture sociale entre ceux qui peuvent prétendre au télétravail, a fortiori dans des conditions favorables (maison secondaire, pièce dédiée, connexion internet fiable, etc.) et ceux qui ne peuvent pas y prétendre (du fait de leur métier, cohabitation délicate au domicile, exclus du numérique, etc.). D’un côté les privilégiés qui pourront travailler d’où ils veulent jusqu’à 3 ou 4 jours par semaine, de l’autre les « laborieux » qui devront quoi qu’il arrive se rendre sur leur lieu de travail chaque jour de la semaine !

Cette fracture va exister entre différentes entreprises mais aussi au sein d’une même entreprise, en fonction des activités et des métiers qui la composent, et ce aussi bien dans les grands groupes que dans les entreprises de taille plus réduite. Cette fracture est un facteur d’éclatement de la cohésion sociale des organisations. Considérant l’ampleur de ces mutations sur les modes de travail et les risques induits, les entreprises font face à un défi majeur : concilier trois objectifs toujours plus imbriqués : cohésion sociale, bien-être et compétitivité.

Générer de la solidarité entre les télétravailleurs et ceux qui ne peuvent pas télétravailler

La seule façon d’empêcher ou seulement de réduire cette fracture sociale est de créer de la solidarité entre les deux catégories de collaborateurs. Ceux qui sont contraints à de la présence physique sur site doivent ressentir considération et soutien des autres actifs, et au-delà, doivent voir des actes concrets qui leur facilitent la vie, qui font baisser leur niveau de contraintes. La solidarité avec les opérationnels terrain est un sujet complexe : faut-il aller vers des compensations, des critères sociaux différentiés, la prime de présence imaginée par l’Élysée … ? Une voie qui parait accessible est celle relative aux déplacements. Les télétravailleurs doivent s’organiser pour laisser les plages de fort flux à disposition de ceux qui doivent absolument se rendre sur leur lieu de travail. Ce qui leur permettra gain de temps et confort pour circuler.

Développer les initiatives pour concilier télétravail avec responsabilité sociétale

La période que nous venons de vivre a fait émerger tout un élan de solidarité et d’entraide. Cet élan, les entreprises peuvent s’en emparer pour proposer à leurs collaborateurs des ouvertures dans le cadre du travail : permettre à ceux qui veulent se consacrer quelques heures par mois à œuvrer pour des associations ou du caritatif ou permettre aux plus expérimentés de transmettre leur expérience et leurs connaissances à des plus jeunes ou des personnes en difficulté. Des initiatives qui peuvent être pleines de sens et fédératrices pour les collaborateurs.

 

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